Un fil d’Ariane que l’on garde entre les doigts, chaque nouvelle « ombre » est une histoire dans laquelle on plonge dès les premières lignes. Stéphane Padovani explore le revers des choses, ces tâches que le soleil projette sur les murs, dans les mémoires, dans les souvenirs du cœur. Des ombres qui se meuvent parmi les vivants et dont nous ignorons l’existence. Des silhouettes que l’on croise et qui disparaissent aussi vite.

Stéphane Padovani excelle dans ce genre ; il a beaucoup d’histoires à raconter, chaque nouvelle est une fenêtre sur une vie qui le touche, c’est certain, au point qu’il veuille l’ancrer entre des pages. Des personnages en chair ou en ombre mais si éphémères qu’il est difficile de les laisser partir, comme l’ombre d’Albert Camus, héros de l’auteur, à qui il rend un très sensible hommage, mélancolique.

Je connais bien le style de Stéphane qui s’élève dans un monde d’images et de poésie ; dans ce dernier recueil sorti le mois dernier, il sert une écriture forte et noble ; il balade le lecteur dans l’entre-deux-eaux, dans la réalité de la terre poussiéreuse, dans l’irréalité d’une chouette blanche messagère. Il referme son recueil par un récit où l’Art triomphe et où l’espoir n’est pas absent.

Histoires d’ombres – Variations, de Stéphane Padovani, Editions Mané Huily, mars 2021